Appelle-moi emma

Emmanuelle, dix-huit ans, veut qu'on l'appelle Emma. Voilà un vrai nom de femme, court, nostalgique, mystérieux. Sensuel. Même si l'adolescente n'en connaît guère l'usage, elle devine ce que le mot plaisir cache et promet.On est en 1938. Emma rêve aussi de se mêler au monde haut en couleurs du cinéma où son père, Pierre Carvin, producteur, a décidé de miser sur de jeunes talents, comme ce Verona, juif et italien, antimussolinien. Mais sa mère maladive, riche héritière, tente de s'y opposer: dans sa famille, les femmes ne travaillent pas. En désespoir de cause, elle n'hésite pas à dévoiler à sa fille le secret de sa naissance illégitime.L'enquête douloureuse et passionnée d'Emma, les révélations progressives sur ce secret et les intermittences du coeur la projettent vraiment dans l'âge adulte. Le cinéaste Verona, qui l'a aidée à voir clair dans son passé, est aussi celui qui l'initie à l'amour. Mais la vie rêvée qui s'annonce enfin pour la jeune femme coïncide avec la montée des périls. C'est Munich. De l'autre côté de l'Océan, l'Amérique déploie ses mirages: Hollywood et la liberté...Journaliste, auteur de plusieurs romans et essais _ dont La Constellation familiale (Laffont), Le Regard de Myriam (Le Seuil), Tota Rosa (Mercure de France), prix RTL Grand Public en 1983 _ Jacqueline Dana, dont le propre père tenait avant-guerre le cinéma Le Madeleine où eut lieu la première projection du cinéma parlant, excelle à décrire l'éveil sentimental de l'adolescence dans ce juste et émouvant roman de l'amour filial.