" Deux ou trois étés de suite, nous avions lâché l'Italie pour l'une ou l'autre des îles grecques.
Nous louions pour pas cher des maisons qui étaient loin des villages et tout près de la mer. Les voitures, les journaux, les faits divers, les impôts, les débats de société et les institutions, nous les laissions derrière nous avec Margault et Romain. A Naxos, notre fenêtre donnait sur un champ de lavande. A Symi, nous avions un figuier au milieu du jardin. J'écrivais à son ombre ... Lire la suite
Jean d'Ormesson, né le 16 juin 1925 à Paris et mort le 5 décembre 2017 à Neuilly-sur-Seine, est un écrivain, journaliste et philosophe français.
Il est l'auteur d'une quarantaine d'ouvrages, allant de grandes fresques historiques imaginaires (La Gloire de l'Empire, 1971) aux essais philosophiques dans lesquels il partage ses réflexions sur la vie, la mort ou l'existence de Dieu (Je dirai malgré tout que cette vie fut belle, 2016). Il est élu à l'Académie française en 1973. De 1974 à 1977, il est également le directeur général du Figaro.
Caractéristiques
Caractéristiques
Date Parution
13/09/2001
EAN
9782221095355
Editeur
Robert Laffont
Caractéristiques
Poids
482 g
Présentation
Grand format
Dimensions
21,5 cm x 13,6 cm x 3,5 cm
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Livre numérique
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Détail
" Deux ou trois étés de suite, nous avions lâché l'Italie pour l'une ou l'autre des îles grecques.
Nous louions pour pas cher des maisons qui étaient loin des villages et tout près de la mer. Les voitures, les journaux, les faits divers, les impôts, les débats de société et les institutions, nous les laissions derrière nous avec Margault et Romain. A Naxos, notre fenêtre donnait sur un champ de lavande. A Symi, nous avions un figuier au milieu du jardin. J'écrivais à son ombre un livre sur mon enfance qui allait s'appeler Au plaisir de Dieu.
Nous avions lu cette devise à Rome, Marina et moi, sur le linteau d'un oratoire tout rond bâti par un cardinal bourguignon à deux pas de San Giovanni à Porta Latina. Nous marchions sur le sable, nous dormions beaucoup, nous ne voyions personne, nous nous baignions à tout bout de champ, nous nous nourrissions de tomates, de mezze, de feuilles de vigne farcies, de tzatziki. Les journaux de Paris arrivaient une fois par semaine au port où nous n'allions pas les chercher.
C'était une vie magnifique. Rencontré par hasard un matin boulevard Saint-Michel, Gérard m'avait demandé avec une sorte de stupeur : - Mais vous ne vous ennuyez pas, seuls, là-bas, tous les deux ? Non, nous ne nous ennuyions pas. Nous ne faisions presque rien. Nous nous aimions. "
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